Mon rêve brisé
30 10 2009Ce soir j’ai vraiment le cafard.
Je savais qu’en me rendant à ce « débat public » du SCOT (Shéma de Cohérence Territorial ) organisé par le SYBARVAL (Syndicat du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre), je serai déçu. Mais pas à ce point.
Après avoir essayé, en vain, de convaincre mes propres amis de m’accompagner, je m’y suis donc rendu seul ce soir, à la Salle des Fêtes de Biganos.
Première constatation : 45 personnes dans la salle !
Pour un territoire qui comporte 140 000 habitants, un débat qui porte sur son avenir de façon très concrète, seuls 45 personnes ont jugé utile d’y participer. C’est désespérant.
Mais il est vrai que nos élus n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour proposer à leurs concitoyens de participer au débat… quel est l’habitant du Bassin et du Val de l’Eyre qui a été informé de cette réunion pourtant d’une importance capitale ? Même la presse locale a brillé par son absence. Il n’y avait dans la salle qu’un correspondant de Sud Ouest (même pas journaliste professionnel), une correspondante de la Dépêche du Bassin, et… c’est tout !
Parmi elles, beaucoup de retraités, des Présidents d’Associations diverses et variées (qui manifestement n’ont même pas réussi à mobiliser leurs adhérents), les Verts, et une représentante du Parti Communiste.
Je balaye du regard la salle à la recherche d’un ostréiculteur. Pas un seul. Il me semble pourtant les avoir bien entendu cet été crier au complot immobilier qui se préparait derrière leur mort annoncée… Il faut dire que les souris ne meurent plus, et qu’ils sont invités au cirque Pinder à Paris le 1 er décembre pour promouvoir leurs huîtres. C’est tellement plus facile de dompter les tigres en cage plutôt que les promoteurs « bétonneurs » !
Donc pas d’ostréiculteurs ce soir et c’est bien dommage car si il y a bien une corporation qui peut sauver le Bassin ce sontcertainement les paysans de la mer.
Sur 17 maires de la circonscription, 5 sont présents !!! Il y a Marie Hélène DesEgaulx (MHDE) sénateur-maire de Gujan-Mestras, le Maire de Biganos Bruno Lafon, la Maire d’Audenge Nathalie Le Yondre ( bien placée pour savoir les conséquences que peuvent représenter les ordures ménagères de 10 communes déversées sur sa ville pendant des années…), Christiane Dornon , maire du Barp et Jean-Guy Perrière le maire d’Arès qui « anime » la soirée. On notera donc l’absence du Président de la Cobas Yves Foulon qui était occupé à donner une interview sur Radio Côte d’Argent après un conseil municipal sur sa comune. Quelques élus conseillers municipaux ou conseillers régionaux sont là aussi : Vital Baude et Michel Daverat des Verts, et René Serano ancien conseiller général pour la Teste.
De toute évidence, à presque 40 ans, je suis le plus jeune dans la salle… (à part Vital Baude des Verts). Finalement j’ai honte de ma génération, qui a le devoir de s’investir pour changer les choses et les améliorer, et qui est totalement démissionnaire, préférant de loin aller se bourrer la gueule dans les bars du Moulleau et aller surfer plutôt que d’aller se faire chier à écouter parler de SCOT, de SYBARVAL, de PADD, de SDAU 1 et même de SDAU 2 !!!! Comment leur en vouloir, tout est conçu pour repousser le jeune citoyen vers ses préoccupations quotidiennes et finalement assez insignifiantes.
En face de ce maigre public non représentatif de la population du Bassin, une estrade et 3 intervenants. Ce sont les ingénieurs de l’étude qui a été commandée par le Sybarval pour définir les enjeux et les perspectives de développement du SCOT. J’apprends que cette étude commandée au cabinet A’URBA aura coûté aux contribuables la coquette somme de 830 000 € ! Dépensons sans compter, c’est du « développement durable »…
La présentation commence…
Projections de cartes et de simulations démographiques et urbaines au mur, annonces de chiffres (presque à voix basse tellement c’est indécent…), et solutions envisagées, adaptations… tout cela enrobé de jolies phrases dans un vocabulaire qui rapellerait presque le menu d’un restaurant étoilé !
3 aspects sont développés : l’urbanisation, le transport, et l’offre économique et touristique.
Dès le début, je suis pris d’un mal être. Je m’aperçois en effet que comme tous les habitants du Bassin (qui ne le savent pas encore…) je suis mis devant le fait accompli. Les élus ont bel et bien décidé d’assumer les + 100 000 habitants (minimum) annoncés pour 2030 sur le Bassin d’Arcachon et ont commandé (en toute discrétion) cette étude sérieuse afin de savoir quelle était la meilleure façon de bétonner et d’offrir les infrastructures nécessaires pour accueillir ces nouveaux arrivants. Pourtant, l’année dernière, lors du débat de la journée « L’eau en partage » organisée par le SIBA, deux élus d’importance et de bords différents : François Deluga Député-Maire du Teich et Michel Sammarcelli, maire du Cap-Ferret, Président du SIBA, avaient donné publiquement leur avis sur la question : c’était « NON, STOP, on a atteint la limite ». Mais ce soir ces deux élus ne sont pas là… faut-il en déduire quelque chose …?
Il aurait été plus simple et moins coûteux de geler l’urbanisation pendant 10 ans et d’observer les dégats occasionnés par les 10 années de bétonnage qui viennent de s’écouler. Mais non, cela réclame un courage politique que nos élus n’ont pas. Quelque part je les comprends. Difficile de dire à un jeune ménage qui voudrait bien s’installer dans le coin et profiter lui aussi de la qualité de vie qu’offre ce territoire : « désolé il n’y a plus de place pour vous, il fallait venir avant ». Et pourtant, aussi injuste que cela puisse être, j’en suis convaincu c’est la seule et unique solution pour protéger la nature exceptionnelle du Bassin d’Arcachon qui fait tout le charme de la qualité de vie qui nous attire. Alors, depuis des années, sous prétexte de limiter la spéculation foncière, on a autorisé la construction de nouveaux lotissements, on a mordu et mordu encore sur la forêt, sur le bord de mer (Gujan-Mestras, vers le Chateau Madère), même inondable c’est pas grave… on a autorisé la division de terrains et la construction de « cages à lapins » mitoyenne spécialité du constructeur Palma Immobilier, au beau milieu de villas arcachonnaises classées au patrimoine ! incohérence totale ! anarchie permanente ! manque de respect de l’identité de nos villages, et on ne pourra pas faire marche arrière. Ce qui est construit ne sera pas détruit. Il faudra vivre avec. Ce soir pour nous rassurer, les élus ont affirmé leur volonté de ne plus ouvrir de nouveaux territoires à la construction. Nous allons donc « densifier » les communes… heureux propriétaires d’une jolie villa arcachonnaise ou d’un chalet en bois de pêcheur, préparez vous car si votre voisin vend son bien, il aura tout intérêt à vendre son terrain à un spécialiste de la « cage à lapin » qui optimisera chaque cm2 constructible, ne laissant aucune place pour un petit bout de jardin. Sur la commune sur laquelle je vis, La Hume/ Gujan-Mestras, c’est la politique menée malgrè les belles promesses de campagne.
Mais revenons à cette belle présentation du SYBARVAL…
Après avoir évoqué donc l’urbanisation, nous voici sur le sujet du transport. On nous parle de transports collectifs mais moi je sais que sur un tel territoire, on utilisera toujours plus sa voiture que le bus ou le train. Il y a un individualisme sur le Bassin assez évident et il sera difficile de changer les mentalités. On aura beau doubler les voies rapides, il y aura toujours plus de voitures, plus de camions et donc… plus d’embouteillages qui rendront la vie de ceux-là même qui voulaient vivre ici, de plus en plus proche de la vie qu’ils avaient dans la grande ville qu’ils ont fui…
Puis le sujet de l’économie. Alors là je dois dire que j’ai été épaté par l’imagination et la créativité de nos ingénieurs ! On nous propose de construire des bureaux, beaucoup de bureaux car il n’y en a pas sur le Bassin. De miser sur une usine de fabrication de panneaux solaires car nous avons du silicium sur place (mais l’intervention d’un monsieur qui avait l’air bien renseigné sur la question a vite fait perdre son enthousiasme à l’ingénieur-économiste : en effet il semblerait que le marché des panneaux solaires soient définitivement occupé par les chinois, faute d’avoir anticipé sur la demande. Et qu’en plus, une nouvelle technologie plus performante n’utilisant pas du silicium soit déjà à l’étude…). On nous propose aussi de développer la filière bois en la diversifiant. Là par contre, je trouve que l’ingénieur à vu juste en précisant au Maire de Biganos que l’usine Smurfit ne sera certainement plus là dans 20 ans et qu’il faudra donc trouver de nouveaux débouchés pour tous ces pins. Personnellement je pense que Smurfit ne sera plus là dans 5 ans du fait des crises économiques mondiales à répétition que nous allons subir. En revanche j’ai été choqué par l’idée de clôturer les forêts pour « protéger » des promeneurs du dimanche la ressource sylvicole. C’est un comble quand même : on livre de l’espace naturel aux promoteurs mais on « protège » la forêt des promeneurs indésirables !!! Le monde à l’envers.
Il a également évoqué l’industrie nautique que l’on pourrait développer en créant des… ports à sec ! ben voyons ! tout le monde à bien remarqué cet été qu’il n’y avait pas assez de bateaux sur le Bassin !!!
A ce stade de la présentation je me rends compte que nos élus ont fait le choix d’adapter le territoire à l’Homme sous couvert du mot magique : « développement durable » parsemé par ci par là… pourtant la seule chose qui « dure » dans le « développement » c’est la pollution. Et la nature dans tout ça ? oh et bien elle s’adaptera à l’Homme elle aussi. Enfin… on verra ça plus tard…
Au bout de deux heures, la présentation se termine enfin. Le débat peut commencer.
C’est Michel Daverat, élu des Verts au Conseil Régional, qui prend la parole le premier. Il reprend un chiffre annoncé lors de l’exposé : 38 000 logements en plus ! Oui vous avez bien entendu : 38 000 logements !!! dont 15000 logements sociaux. Multiplié par 3 ou 4 personnes par logement = 130 000 habitants en plus. Et il s’interroge : que vont faire ces gens ? quels emplois pour eux sur un territoire déjà bien touché par le chômage et les emplois précaires et saisonniers ? il rappelle aux élus présents qu’ils avaient parlé de « freins à l’urbanisation » mais qu’au final c’est un schéma tout à fait contraire qui a été présenté ce soir. Et de conclure : » développement durable, je ne vois pas ce qu’il y a de durable dans tout ça ».
Jean-Claude Laloubere, personnalité politique du Barp saisit le micro et se lance dans une critique fort bien faite sur la qualité du travail effectué par le cabinet A’URBA et soulève le manque de démocratie qui règne au sein de ce débat majeur.
Puis c’est Monsieur Duhard, président du COBARTEC (collectif pour le transport en commun) qui prend la parole et s’engage dans la lecture interminable du tract qu’il a distribué à l’entrée. Tout ce qui est dit dans ce tract est vrai, bien éclairé, et très clair. Le seul problème c’est qu’il fait deux pages A4, que tout le monde l’a déjà lu et qu’il nous faut maintenant l’écouter en totalité. Des voix s’élèvent : « faites le taire ! », « pfffffffffffff », tout le monde en a marre mais l’élu chargé d’animer le débat laisse parler. Au bout de 10 minutes c »est enfin terminé et le débat reprend.
C’est très tendu et désordonné. Cela part dans tous les sens. Le maire d’Arès chargé de mener le débat ne semble pas motivé pour créer une animation constructive. C’est un peu comme si il laissait parler les « empêcheurs de tourner en rond » dans un désordre volontaire, histoire que le débat ne mène à rien… pipo, pipo !
Moi même je me suis lamentablement fait remarqué dans une intervention excessive en réclamant le micro de façon maladroite et impolie… Bref, je suis passé pour un con. Je décide donc de me calmer un peu et d’attendre avant d’intervenir à nouveau.
J’arrive enfin à avoir le micro. Je précise à la salle que je ne suis « membre de rien », ce qui fait sourire Jean-Guy Perrière. Mon intervention se limitera à exprimer mon désarroi aux élus présent. Leur dire que je me sens bien seul dans cette salle, leur rappeler que le Bassin est très fragile, qu’il souffre déjà beaucoup de surpopulation et qu’il faut s’arrêter là. Je conclu par la phrase d’un ami, un jeune architecte de 26 ans amoureux du Bassin : » le Bassin c’est comme un cannot de sauvetage prévu pour 10 personnes… si on monte à 30 dessus, il coule et tout le monde meurt ». Je m’attendais à quelques applaudissements pour cette phrase tellement significative mais rien. Et Monsieur Jean-Guy Perrière, maire d’Arès de rétorquer que les élus du Bassin sont des gens responsables. Responsables peut-être mais conscients j’en doute.
Enfin, c’est Vital Baude, élu d’Arcachon pour les Verts qui prend à son tour la parole. Il précise, et je tiens à l’en remercier, qu’il comprend très bien ma réaction puisque j’ai fait l’effort de venir à cette réunion et que j’ai découvert que j’avais été mis, comme tout le monde, devant le fait accomplit, sans aucun débat préalable à cette étude, et que cela n’était pas normal de considérer les citoyens du Bassin de cette façon. Il intervient sur un point qui n’a pas été pris en compte dans cette étude pourtant très coûteuse: la nourriture. Qu’allons nous en effet donner à manger aux 250 000 habitants du Bassin ??? Il interpelle MHDE car il est vrai que depuis la projection du film « Nos enfants nous accuseront » et le débat violent qui a suivit (voir mon article en cliquant ici), elle a fait la démarche d’amener le bio dans les cantines de sa commune et c’est une très bonne mesure. Comment faire donc pour offrir une nourriture de qualité à une population aussi importante qui vit sur un territoire ou la pression foncière est telle qu’il est difficile voir impossible pour un maraîcher de s’y installer. Allons nous subir un va et viens permanent de camions remplis de nourriture industrielle vendue dans les hyper qui viendront s’installer dans les nouvelles Zones Industrielles crées pour l’occasion ? cet aspect pourtant capital n’a pas été pris en compte dans le SCOT.
A ce stade, il ne reste plus que 20 personnes dans la salle, il est 21h30 et je décide de rentrer.
Dans ma voiture j’ai eu envie de pleurer.
Ce soir j’ai compris que c’était foutu. Il n’y a plus rien à faire. Le compte à rebours de la déchéance du Bassin à commencé. Dans 5 ans, on commencera à s’en rendre compte mais il sera trop tard pour faire marche arrière. Finalement j’en arrive à la conclusion que, de part leur manque d’implication, ni les habitants, ni les ostréiculteurs du Bassin ne méritent ce territoire merveilleux. Ils vont donc le perdre au profit des bétonneurs. Je ne veux pas assister impuissant à l’agonie d’un endroit aussi magique qui méritait tellement plus de respect.
Je décide donc de partir avant le désastre.
A partir de ce jour, je vais réfléchir sérieusement à une nouvelle expatriation.
Cela devrait prendre deux ans à peine.
Certains seront contents de me voir partir, d’autres moins, mais je partirai la conscience tranquille car moi, au moins, j’aurai fait l’effort de m’informer, de m’exprimer, de participer aux différents débats et d’essayer de vous sensibiliser, tout en restant un simple citoyen apolitique et indépendant.
Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, je vous en remercie.
intervention de Michel DAVERAT, Conseiller Régional des Verts après les deux heures d’exposé:
http://www.dailymotion.com/video/xazyl5
Archives vidéos (deux Maires au moins affirmaient il y a moins d’un an qu’il n’était pas raisonnable de ne pas mettre un frein à l’augmentation démographique sur le Bassin):
Dans cette vidéo tournée lors du débat qui suivait la journée « L’eau en Partage » en février 2008, François DELUGA, député-Maire du Teich répond à la question d’un habitant concernant la pression démographique. Il parle alors de +70 000 habitants évalués alors que nous parlons désormais de… + 130 000 habitants !!!:
http://www.dailymotion.com/video/xb00nk
http://www.dailymotion.com/video/xb01bk
Dans cette vidéo, la réaction de Michel SAMMARCELLI, Maire de Lège-Cap-Ferret et Président du SIBA:
Je suis désolé d’alimenter ta déprime, mais pour moi ça fait longtemps que c’est fini.
J’ai toujours vécu ou traîné sur le bassin, j’y suis encore régulièrement, et je l’aime vraiment, mais ça fait longtemps que je le trouve détruit, dénaturé, et que je n’ai aucune confiance en nos élus pour remédier à ça.
Moi aussi cela me fait pleurer Steph,
imagine en plus que notre microcosme s’étend au delà de nos frontières et que c’est planétaire… Je sais que tu sais… Nos représentants de droite de gauche et d’ailleurs sont eux mêmes dépassés par des données qui nous échappent, des intérêts que nous ne comprenons et ne maîtrisons pas, qu’ils ne maîtrisent pas eux mêmes. C’est désolant, money power, pouvoir de l’argent et des intérêts des gros…
Steph, ne te barre pas, représente nous.
Je suis sérieuse, faut bien qu’il y est qq en qui l’on croit, nous les quarantenaires non informés…Bien sûr que personne ne le savait et que cette info n’a volontairement pas circulé. ça t’étonne? Pour quelle raison à ton avis?
Reste, ne fuis pas et arrête de gueuler dans ton coin, fais de la politique bordel, de la vraie.
Je t’embrasse
Cher Stephane,
Tout comme Raphaelle, je n’était pas informé… D’ailleurs y a-t-il une communication conséquente sur une telle réunion ou a-t-on fait en sorte que ce soit plutôt discrait… Au moins, ils pourront dire qu’il y a eu une réunion et qu’ils avaient informé la population locale de leur projet…
Tout comme toi j’ai quitté le béton parisien pour venir profiter d’un coin de nature soit disant préservé… Depuis 6 ans que je suis ici, je constate tristement que le béton ne fait que rogner sur la forêt et après la lecture de cet article je suis triste de voir que ça ne va pas s’arranger…
Même en tirant tous les signaux d’alarme qu’on veut ! En criant le plus fort possible : Le bateau coule!!! Rien ne changera l’égoïsme et l’individualisme humain, l’appât du gain et la quête effrénée de la richesse au détriment des autres et surtout de la nature. Ce qui se passe sur le Bassin se passe à l’échelle mondiale. Nous sommes les locataires indignes d’une sublime résidence, qui a tout le confort, de la nourriture à profusion… Mais nous saccageons tout ça… Tout ça me laisse un mauvais goût dans la bouche…
Salut Stéphane,
Tu sais ce que tu dis là, je le vis également depuis une 20 aine d’année dans le monde de la filière bois.
On pourrait te comparer à un autre photographe sylviculteur « Jacques HAZERA » qui lui aussi tente de faire changer les mentalités, et seule récompense qu’il a en retour, ceux sont des gens qui lui disent de retourner dans sa forêt.
Partir n’est pas une solution. Comme le dit Rapahelle, présente toi. De plus, comme bien souvent, nous ne somme au courant de ces réunions qu’une fois que celles-ci sont déjà passé. Dommage…
bonjour,
Je rapelle a tout le monde que règlementairement, des publicités doivent parraitre dans les journaux diffusés dans le département et que c’est à vous de vous informer, ils ne vont pas nous appeler un part un!!!
Ensuite je ne partage pas du tout l’avis de M. Scotto. Je trouve meme déplorable sa façon de penser. Je m’explique :
Tout d’abord, il est impossible de stopper l’urbanisation puisqu’elle répond d’abord à un marché du privé, sauf à geler les zones d’urbanisation future. Ensuite et c’est ce qui me choque le plus, je ne vois pas en quoi on réserverait le bassin aux riches. Quand je vous entend dire, « mais quel travail ces nouveaux habitants vont-ils trouver ici ? » Je vous répond que moi j’ai d’abord trouvé du travail ici et que je ne trouve pas de quoi acheter car les prix sont trop élevés, votre raisonnement ne tient pas la route sur ce point. Concernant les cages à lapin comme vous les appelez, comsomment-elles plus d’espaces que vos villas de riches sur 1500-2000 m² ? Vous me faites bien rire!! C’est la mentalité de celui qui affirme trouver inadmissible de couper un bout de foret, de faire des cages à lapin quand bien meme lui a dans le passé détruit un bout de foret pour construire sa maison sur 1500 m² de terrain, terrain qu’il a payé une misere tout comme sa maison.
Concernant Gujan, tout le monde sait que la volonté de cette commune est d’avoir un poid démographique important en essayant de rattraper La Teste tout en s’affranchissant des directives du PLH qui fixe a 1% l’augmentation anuelle de la population!!
Ensuite moi je prend le probleme à l’envers! Disons aux riches de partir, ils ont de grandes maisons qui consomment énormément de chauffage, d’espace, ils ont des bateaux qui polluent, ben oui ici on ne voit que du bateau à moteur, des jets ski, ça en devient inssupportable!!!!.
Par contre je partage votre avis sur les ostréiculteurs qui ne cessent de se plaindre sur la qualité des eaux du bassin, mais qu’ils balayent devant leur portes, quand on voit l’état des ports, les plastiques qui trainent par terre, sans oublier l’abandon des conccessions sans les nettoyer, ce qui favorise l’ensablement etc.
En conclusion , la densification est une bonne chose puisqu’elle permet d’éviter l’étalement urbain. Ensuite si architecturalement, cela ne vous va pas, donnez nous de l’argent, nous achetrons des villas arcachonaises sans problème.
J’ai un Bac +5 et j’exerce un bon métier mais je suis payé comme un gars qui met en rayon a carrefour, vous trouvez ça normal? moi non. Je ne suis pas ébété, mais comme je n’ai pas d’argent je dois partir? Quel mentalité!!
Dehors les pauvres, vous puez la misère et la transpi…
Merci Stéphane d’avoir eu le courage de te rendre à cette conférence et d’avoir pris la parole et de nous restituer ces information avec ta passion et tes sentiments.
Ou, plus rapidement, au coin du feu dans une cabane de résinier avec les mêmes accessoires, et te montrer que tout n’est pas perdu.
Je regrette ta décision parce que si tous ceux qui, comme toi, peuvent partir partent alors que tant d’autres arrivent, il n’y aura plus qu’à partir.
Sur le fond, il y a tellement à dire…
J’espère avoir l’occasion d’en parler autant que nécessaire avec toi l’été prochain, les pieds dans l’eau, un godet de ti-punch en main et des tranches de copa à portée de main
A bientôt.
J’ai tout lu avec beaucoup d’interêt. Triste constat mais comme
dit plus haut….on s’y attendait. Je ne connais le bassin que depuis 2002 mais,avec Madame, on l’a vu évoluer ( hiver ou été ). Le centre ville, des
travaux un peu partout, des bateaux de plus en plus nombreux. Tout cela nous a un peu écœure et on fuit au possible l’été en préférant l’arrière saison. Je comprend ton envi de partir, il est difficile de voir « mourir » quelque chose que l’on aime. Alors oui tu partira mais avant cela….profites a fond de ce fabuleux endroit et fait nous rêver encore quelques temps avec tes photos.
Bonjour
Ton billet est triste a lire et rappelle les tant d’autre que l’on peut lire ici et là.
L’homme est aveuglé par le profit et ne se rend même pas compte qu’il s’auto-détruit a petit feu en même temps qu’il détruit ce qui l’entour.
Aujourd’hui, je trouve, les gens sont tout de même plus à l’écoute de perso comme toi qui défendent de vrai valeur.
Il prennent plus conscience de l’empreinte qu’ils laissent derrière eux.
Je pense aussi qu’il y a aujourd’hui, plus de monde en mesure de voir que la notion de « Développement Durable » est ici purement et simplement volée.
Mais tout ce monde là a besoin de personnes comme toi.
Je suis personne et tout le monde en même temps, mais de lire que tu « baisses les bras » me fait mal au cœur. Je comprend toute fois le fait que tu ne veuille pas vivre cette décadence en te sentant impuissant. Je ne te connais pas, je ne vie pas sur le Bassin, mais ça m’attriste fortement de lire ça.
Je réponds à Coyotte.
Merci pour votre commentaire.
Je pense que vous n’avez pas bien cerné le problème. Il ne s’agit pas d’opposer les « riches » et les « gens modestes » mais bien de protéger avant tout le site.
Malheureusement le seul et unique moyen de le protéger c’est de stopper cette fulgurante augmentation démographique et donc urbanistique.
Nous vivons dans une société composée de plusieurs classes sociales. C’est un fait et, à moins de nous tourner vers le communisme, je ne vois pas comment y remédier. Il faut vivre ensemble et accepter de partager le territoire mais pas au prix de la destruction de notre environnement.
Je tiens à vous préciser que je viens d’un milieu modeste, que j’ai débarqué ici sur le Bassin il y a 9 ans, sans aucune famille ni amis sur place. Il m’a été très difficile de m’intégrer (d’ailleurs je me sens toujours un « estrangey ») et j’en ai bavé moi aussi pour me loger. Pendant 3 ans je n’arrivais pas à gagner ma vie correctement et j’ai vécu dans différents meublés tout à fait glauques. J’ai même envisagé de partir. Et puis, à force de me battre, et parceque je voulais vraiment vivre ici, dans cet environnement magique, j’ai fini par m’adapter au lieu, à me remettre en question au niveau professionnel et j’ai trouvé ce que je pouvais faire pour m’en sortir. Au bout de 5 ans, j’ai enfin pu envisager l’achat d’une maison, en pleine période ou les prix étaient au plus haut. J’ai trouvé une petite maison en bois populaire (un chalet de pêcheur des années 60 sur un beau terrain arboré à la Hume) et je me suis mis un prêt sur 20 ans. Je ne suis pas le seul dans ce cas donc la preuve que c’est possible. Ce n’est pas à la nature de s’adapter aux besoins et aux envies de l’Homme mais le contraire !
Vous faites une grave erreur en pensant que le gel de l’urbanisation (ce que je réclame effectivement pour une période de 10 ans) aura pour effet pervers d’augmenter le foncier… car c’est justement la souplesse des COS et des PLU qui fait que les promoteurs de logements collectifs sont en concurrence avec des gens comme vous et moi sur l’achat d’un terrain ou d’une maison située sur un terrain pouvant accueillir les fameuses « cages à lapin ». J’en ai un exemple frappant à côté de moi avec un jeune couple d’amis aux revenus modestes et qui sont obligés d’accepter d’acheter une arcachonaise dont le terrain est divisée par le propriétaire qui a trouvé plus rentable de vendre l’autre partie à un promoteur immobilier spécialisé dans le logement collectif. Vous voyez bien que ce n’est pas une question d’être riche ou pas.
Enfin, pour conclure, je voudrai juste vous faire remarquer que ce qui vous a attiré ici c’est la qualité de vie de part la beauté du site. Or, vous allez être bien déçus dans les années qui viennent puisque les associations environnementales n’auront pas d’autres choix pour protéger les sites naturels de la pression humaine, que d’exiger des mesures restrictives qui vous empêcheront de profiter pleinement de cette nature exceptionnelle.
Coyotte, avez vous bien réalisé l’ampleur des chiffres annoncés ? : + 130 000 habitants c’est à dire une population qui va DOUBLER, 38 000 logements dont 15 000 collectifs… c’est irréaliste !!! et ils vont le faire !
Je crois sincèrement que vous ne vous rendez pas compte.
rebonjour!!
Je n’ai peut-être pas compris ce que vous avez dis mais je vous le remet une fois quand meme: « désolé il n’y a plus de place pour vous, vous n’êtes pas assez riches pour vous le permettre »Et pourtant, aussi injuste que cela puisse être, j’en suis convaincu c’est la seule et unique solution pour protéger la nature exceptionnelle du Bassin d’Arcachon qui fait tout le charme de la qualité de vie qui nous attire »!
Quand au chiffre j’en ai bien conscience de part la fonction que j’exerce, et je ne suis ni promoteur, ni agent immobilier!!
Avec cette reflexion là, comment pensez vous trouver les personnes qui vont mettre en rayon a carrefour, travailler dans les boulangeries, les restaurants? vous allez y mettre des riches? celà m’éto!nnerait
Je suis tout comme vous défenseur de l’environnement, mais vous mettez en confrontation, économie, social et environnement, tout le contraire du développement durable!!
Entre parenthese, je suis venu ici pour le travail et non pour l’environnement, la ville d’où je viens est à mon gout bien plus belle et attractive que ne l’est le bassin!! et ne parlons pas de la mentalité d’ici que je trouve « arrièriste », dans le sens où les gens ne veulent pas que ça évolue!!!
Quand à la densification, je pense que vous en saisissez pas l’intérêt.
On ne sera de toute façon pas d’accord.
Je pense aussi que vous ne maitrisez pas tous les rouages des PLU et autres documents d’urbanisme, ainsi que l’aménagement du territoire en général, tout comme moi je ne mairtise pas tous les rouages de la photo, Mais c’est normal, votre métier est photographe et non urbaniste!!
Quoiqu’il en soit, il faut laisser de la place à tout le monde et ne pas observer une selection par l’argent!!! Puisque de toute façon pour moi, dans l’optique d’une sauvegarde du bassin, ce sont les bateaux à moteur, les avions, les grosses voitures et les grosses villa qui sont le plus préjudiciable, et non les cages à lapin sur des zones déjà urbanisées. Qui habite sur des zones de foret défrichée? surement pas ceux qui ont des revenus moyens mais plutot les riches, vu le prix des terrains!! de plus relisez vous, vous vous contredisez beaucoup dans vos dires!!Vous etes pour la protection a tout prix mais vous vous plaignez que les assos écolo pour protéger l’envirronement mettrons en place des mesures qui nous empecherons de profiter de notre environnement. Il faut savoir ce que vous voulez!!!
Bonne journée